Un référendum ? Surtout pas !

Publié le par Carland

Publié sur bellaciao.org par Jean- Louis.

Sur le site officiel d’une organisation plus ou moins révolutionnaire, il y a l’appel des 200 pour un référendum concernant le nouveau traité européen. Parmi les signataires, on peut noter la présence (à l’insu de son plein gré ?) de Philippe Poutou. J’ignore qui a pris la décision d’inclure Philippe Poutou dans cette liste. Or, le hochet du référendum n’est pas anecdotique : c’est grave. Je sais que personne ne va se gratter la tête sur ce texte qui va, je l’espère passer inaperçu. On va aussi voir un de ces quatre débouler en fanfare l’assemblée constituante chère aux fans du parlementarisme.

J’entends (et je lis) souvent évoquer obstinément le TCE 2005 avec des trémolos nostalgiques sur la vague soulevée par les 3B. Rappelons que le peuple hétéroclite du non l’a emporté d’une courte tête sur le peuple hétéroclite du oui avec les conséquences pratiques que l’on sait. Le peuple s’était emparé de la politique et les discussions allaient bon train. Enfin le suffrage universel dans toute sa splendeur (à noter que le suffrage universel est tout sauf une conquête sociale, comme d’ailleurs toutes les pantalonnades électorales imaginées bon gré mal gré par la bourgeoisie au fil des ans (vote des femmes, abaissement de l’âge de la majorité…).

Or donc, « nous voulons un référendum » (qui nous ?), c’est-à-dire la pire forme de débat : un débat binaire oui/non de la catégorie « dessine-moi un mouton ». J’ai effectivement beaucoup discuté en 2005 avec mon voisin du haut, avec celui du bas… sur la concurrence libre et non faussée, sur la directive machin… sur le monde nouveau qui allait s’offrir à nous si le non l’emportait. Rappelez-vous. C’était marrant. Tous ensemble, tous ensemble. Ceux qui « veulent » doivent être les mêmes qui dans un autre texte disent qu’il faut éviter que l’austérité « soit gravée dans le marbre » (c’est-à-dire devienne une loi). Pourquoi, c’est foutu après ? C’est quoi ce délire ? Ah ! Peut-être la fatigue d’avoir à changer la loi quand nous serons majoritaires à l’Assemblée. Il y aura assez à faire pour réunir les deux assemblées (dont une à supprimer, le Sénat) pour "graver dans le marbre » la nouvelle constitution après la commémoration du viol de Lili Peau de Chien à la Bastille (vous savez, la fameuse pétroleuse de la Commune !).

Réflexion faite, j’ai peut-être tort. Si les médias ne sont plus entre les mains du pouvoir et de l’argent, si TFR (télévision française révolutionnaire) fait son boulot, si on décrète qu’un jour ouvré par semaine les travailleurs pourront se réunir et discuter des différents points du traité sans perte de salaire, si… mon oncle, un référendum peut être un levier formidable vers la démocratie réelle.

Cette contribution n’a pas d’autre but que de soulever quelques petits problèmes bénins qu’à juste titre ceux qui ont pris la décision d’engager le candidat du NPA dans cette mascarade ont ignorés.

Source : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article125952

Publié dans Politique

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