Brest. Sobrena. Ils ne veulent plus attendre (video)

Publié le par Carland

La patience des salariés du chantier de réparation navale Sobrena se lézarde. À l'image, hier matin, de leur coup de pression devant la sous-préfecture. Toujours dans le calme mais un ton au-dessus.

«On est des ouvriers, pas des casseurs. On veut simplement du travail et on sait que l'État a les moyens de nous faire venir des bateaux!». Sur la même ligne depuis le démarrage du conflit, les ouvriers de la Sobrena sont venus, hier, interpeller les services de l'État. Frustrés de la réunion de la veille, ils ont allumé un feu de palettes et de vieux pneus devant la grille de la sous-préfecture. Vent de panique dans les bureaux, puisque l'épaisse fumée noire a réussi à pénétrer dans certaines pièces. Appels inquiets et insistants du sous-préfet Jean-Pierre Condemine au commissariat de Brest. Le bruit se répand que les manifestants cherchent à pénétrer et à occuper la sous-préfecture...

Personnel évacué

Au lieu de cela, les Sobrénistes attendent, tranquillement, devant leur feu de pneus, qu'on veuille bien les recevoir. Le brasier est consciencieusement attisé devant la grille pendant qu'à la sous-préfecture, on évacue le personnel. Plusieurs employés sont incommodés par la fumée. Tentatives des policiers en civil de faire cesser le feu de palettes. «Vous rigolez, vous voulez qu'on arrête ce feu de camp et qu'on brûle les bagnoles de la rue?». Le ton monte un instant mais retombe aussitôt. Finalement, une délégation est reçue par le sous-préfet pendant que les pompiers attendent les policiers pour éteindre le feu qui vient lécher la grille. L'interphone et la boîte aux lettres de la sous-pref rendent l'âme. Vers midi, les policiers font tranquillement reculer les manifestants. Les pompiers peuvent intervenir.

La mine des mauvais jours

Les délégués syndicaux ressortent avec la mine des mauvais jours. Toujours pas de rendez-vous programmé avec le ministre Éric Besson. Le sous-préfet leur a assuré qu'il s'occupe du dossier quotidiennement et qu'il se rend le lendemain (aujourd'hui, NDLR) à Paris pour évoquer le sujet. Les Sobrénistes attendent désespérément que la charge de travail revienne. Les salaires sont garantis jusqu'en décembre mais quel sera l'avenir du chantier, si aucun bateau n'arrive, avant, à Brest? «Nous estimons que la balle est dans le camp de l'État qui a les moyens de confier à la Sobrena des navires», résume Olivier Le Pichon pour la CGT. «On ne va pas se contenter de tables rondes où on nous explique que la situation est difficile», ajoute le délégué syndical CGT Thierry Beuzet. «On veut du concret, on veut des bateaux, il est temps de déboucher sur des propositions concrètes», appuie-t-il. «Et puis, pourquoi nous parler du mois de mars? On ne peut pas trouver de solution avant?», grogne-t-on parmi la centaine de salariés massés devant la sous-préfecture.

Le temps presse

«Nous demandons de rencontrer au plus vite le ministre chargé de l'industrie. Et s'il le faut, on se fera entendre tous les jours. Nous devons avoir des réponses sur le véritable projet industriel de l'État», insistait Olivier Le Pichon. Premier feu de palettes. Première confrontation avec les policiers casqués. Toujours dans le calme mais pas loin de la mauvaise étincelle qui ferait péter la frustration et le temps qui s'accumulent sans résultat. «Nous voulons des réponses rapides sur ces questions et espérons un projet qui préserve l'ensemble des emplois», martèle Olivier Le Pichon. Mais une fois de plus, le temps du politique n'est pas celui du social. Une autre certitude: il est plus que temps de leur annoncer la couleur.

Source : http://brest.letelegramme.com/local/finistere-nord/brest/ville/sobrena-ils-ne-veulent-plus-attendre-30-11-2011-1517086.php

Publié dans Social

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article