Trégunc (29). Encore un suicide à La Poste PRIVATISEE : "Un message qu'il a voulu envoyer à l'entreprise"

Publié le par Carland

Ce dimanche, un cadre de La Poste en arrêt-maladie depuis quatre mois - marié et père de deux enfants - a été retrouvé pendu à la plate-forme courrier de Trégunc (29), dix jours après le suicide d'un autre cadre qui s'était défenestré à Rennes.

 

>> Le syndicat Sud avait alerté la direction

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"C'est (c'était, ndlr) un cadre de 42 ans, postier depuis 20 ans (...), une personne fragile psychologiquement. Il avait déjà été arrêté en 2009, il avait des problèmes avec sa hiérarchie. Il était fragilisé, à fleur de peau, a déclaré Antoine Le Séguillon, secrétaire territorial CGC. Le fait qu'il soit revenu sur son lieu de travail n'est pas anodin. C'est un message qu'il a voulu envoyer à l'entreprise", a-t-il poursuivi, en précisant que le cadre avait écrit au P-DG de l'entreprise en novembre pour lui faire part de ses difficultés.

Une cellule de soutien psychologique en place
Suite à ce nouveau suicide, la CGC s'est alarmée "une nouvelle fois de la situation de "mal-être" qui existe dans l'entreprise" et a appelé "la direction de La Poste à prendre en toute urgence toutes les mesures nécessaires pour empêcher que de nouveaux drames se produisent".

Une cellule de soutien psychologique a immédiatement été mise en place. 

"Un contexte opprimant"
C'est le deuxième suicide d'un cadre en Bretagne en l'espace de dix jours. Le 29 février, Jérémy Buan, cadre supérieur, s'était suicidé en se jetant du dernier étage de La Poste à Rennes. Dans une lettre de désespoir, il exprimait son "anxiété professionnelle" et son incapacité à vivre dans un "tel contexte opprimant".

Trois enquêtes sont en cours : la première de la police judiciaire, la deuxième de l'inspection du travail et la troisième du CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail).

Un dialogue devrait être ouvert sur le bien-être au travail
Le 15 septembre, une salariée de 52 ans s'était suicidée à Paris après un congé longue maladie pour dépression. L'inspection du travail avait conclu à "une faute caractérisée" de l'entreprise et mis en cause pour "homicide involontaire" le P-DG de La Poste, Jean-Paul Bailly, et le chef d'établissement du centre financier.

Après le suicide de Jérémy Buan, La Poste s'est engagée, le 6 mars, à ouvrir le dialogue sur le bien-être au travail, une mesure jugée inadaptée par les syndicats, qui attendent des solutions concrètes.

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