Affaire Woerth-Bettencourt. Il y a bien eu un retrait de 50.000 € en mars 2007 et plainte de Médiapart contre Xavier Bertrand
La police, aurait, selon lemonde.fr, retrouvé la trace d'un retrait de 50.000 € en mars 2007, conformément aux propos de l'ex-comptable de la milliardaire Liliane Bettencourt sur Mediapart.
Les révélations de Claire T., ex-comptable du couple Bettencourt, sur Mediapart, ont déclenché ce que certains politiques qualifient de "crise", hier. Elle affirmait notamment qu'Eric Woerth aurait reçu, alors qu'il était trésorier de l'UMP, la somme de 150 000 € en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy au printemps 2007. Elle précisait que c'était elle qui avait été chargée de retirer cet argent, et qu'elle n'avait pu retirer que 50.000 €. Aujourd'hui, lemonde.fr confirme, de source policière, que ces 50.000 € ont bien été retirés à la date indiquée par Claire T.
Selon le site du quotidien, les réquisitions faites par les policiers de la Brigade de répression de la délinquance sur la personne (BRDP) ont en effet permis de retrouver la trace de ce retrait. L'ex-comptable, interrogée lundi par la police, devrait de nouveau être questionnée par les policiers chargés de l'enquête.
Mediapart, pris pour cible, va saisir la justice contre Xavier Bertrand
Pendant ce temps là, les réactions continuent de fuser de toutes part. Et depuis ce matin, ce sont les médias qui font l'objet de critiques. Le ministre de la Défense Hervé Morin dénonce "une compétion effrénée entre la presse médiatique classique et internet", où "plus rien n'est contrôlé", "où on ne prend pas le temps, un seul instant, de vérifier simplement l'information qui vous est donnée".
Mais c'est surtout Mediapart, le site d'information qui est à la pointe de l'affaire Woerth-Bettencourt, qui est pris pour cible. Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille, a assimilé, hier soir sur France 3, ce média à un "site de ragots, de déclarations anonymes". Une attaque dénoncée par le SNJ (Syndicat national des journalistes) : Au-delà de sa haine pour les journalistes faisant leur métier d'investigation et ne se contentant pas de relayer la communication gouvernementale ou sarkoziste, comment une ministre peut-elle mentir à ce point ?" Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, a, lui, comparé Mediapart à "une certaine presse des années 30".
Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand, a lui, déclaré hier soir que Mediapart usait de "méthodes fascistes". Edwy Plenel, fondateur de ce site, a annoncé son intention de saisir la justice pour "propos diffamatoires". Et d'affirmer : "Cette garde rapprochée, au bout de trois semaines de révélations, manifeste un mépris profond de la démocratie et de la justice dans sa mauvaise foi."