19 octobre - Carburant. 4.000 stations en attente d'approvisionnement
La situation reste très tendue sur le front de l'approvisionnement en carburant en cette sixième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. L'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP) a confirmé ces difficultés ce matin, notamment en Bretagne. Le groupe Total indique lui que 1.000 de ses stations sont touchées. 4.000 stations seraient en attente d'approvisionnement, selon Jean-Louis Borloo. La Fédération nationale du transport routier (FNTR) demande un approvisionnement prioritaires des poids lourds alors que des tensions sont observées sur les prix. Le Premier ministre François Fillon a précisé qu'il faudrait 4 à 5 jours avant que la situation redevienne normale. Une réunion sur cette question est prévue à 16 h à Matignon.
La situation commune par commune :
> Auray
> Belle-Ile en Mer
> Carhaix
> Crozon (et la presqu'île)
> Châteaulin
> Guingamp
> Guipavas
> Lamballe
> Lannilis
> Lesneven
> Le Conquet
> Loudéac
> Melgven
> Morlaix
> Plabennec
> Plougastel-Daoulas
> Plouguerneau
> Plouzané
> Relecq-Kerhuon
> Saint-Brieuc
> Saint-Renan
> Vannes
Comme hier, l'approvisionnement en carburant est encore très difficile ce matin pour de nombreux Français. L'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP) indique ce matin que l'approvisionnement en carburants dans les grandes surfaces (Carrefour, Leclerc, Intermarché, Casino, Auchan, Cora...) demeure difficile. Selon Alexandre de Benoist, délégué général de l'UIP, plus d'un millier de stations-service dépendant de son réseau de distribution étaient fermées ce matin. Un chiffre comparable à celui d'hier.
"L'intensité des ventes" se serait ralentie selon l'UIP
Alexandre de Benoist précise ainsi que la situation ne s'est pas aggravée ces dernières heures et que "l'intensité des ventes s'est un peu ralentie", alors qu'elles étaient en hausse de 300 à 500% ce week-end".
Les camions-citerne naviguent entre blocages et déblocages de dépôts
Une course contre la montre est ainsi lancée au rythme des blocages et déblocages de dépôts et alors que les douze raffineries nationales sont encore bloquées ce matin. "Certains dépôts ont rouvert dans la nuit, donc nos camions-citerne travaillent à fond depuis 4 h du matin, a ainsi précisé le représentant de l'UIP. Ce qui laisse, selon lui, entrevoir une amélioration de la situation dans les heures qui viennent, notamment dans les régions les plus touchées que sont toujours la Bretagne et les Pays de la Loire.
Mise en place d'un plan d'acheminement des carburants
Réuni hier soir, le centre interministériel de crise (CIC), lancé hier à 14 h et présidé par Brice Hortefeu, a annoncé que "parallèlement aux déblocages des dépôts pétroliers, un plan d'acheminement des carburants sera mis en oeuvre dans la journée de mardi (c'est à dire aujourd'hui)". Cela devrait se faire en étroite liaison avec les professionnels de la distribution afin d'approvisionner les départements les plus concernés".
Le Grands Ouest parmi les principaux points rouges
A l'heure actuelle, les principaux points rouges sont identifiées :
- Grandes distributions : dans le Grand Ouest.
- Réseau Total (1.000 stations en rupture de plusieurs produits hier soir) : en Normandie et dans le centre ouest de la France (notamment région de Tours et du Mans).
- Indépendants (surtout implantés dans les zones rurales) : Normandie, Champagne, Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Auvergne et Limousin).
Le prix des carburants en hausse
En cette période tendue, les prix des carburants sont sous surveillance. Une tendance inflationniste a déjà été constatée. Le prix du gasoil a ainsi progressé de 0,69% pour atteindre 1,1162 euros le litre vendredi en moyenne en France, a constaté la direction générale de l'Energie et du Climat (DGCE) qui dépend du ministère de l'Ecologie. Il a ainsi atteint son plus haut niveau depuis trois ans et demi. Le super sans-plomb 95 a pris 1,34% à 1,3544 euro par litre en moyenne et le super sans-plomb 98 a monté de 1,41% à 1,3867 euros le litre.
La DGCCRF invité à faire des contrôles de prix
Ces constats ont conduit lundi le ministère de l'Ecologie a demandé à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de réaliser des contrôles pour prévenir des hausses de prix des carburants non justifiées en marge des mouvements de grève.
Les routiers demande à être approvisionnés en priorité
Face à ces blocages, chacun défend ses intérêts. Ainsi, la FNTR (principale fédération des transporteurs routiers) a demandé ce mardi un approvisionnement prioritaire pour les poids-lourds, prévoyant déjà une fin de semaine très difficile. Jean-Paul Deneuville, délégué général de la FNTR, signalait ainsi ce matin que sur près de 250 stations dédiées aux routiers, environ 90 étaient à sec lundi soir.
Douze stations service réquisitionnées dans le Calvados
Des réquisitions pourraient ainsi être décidées. La préfecture du Calvados a ainsi décidé de réquisitionner 12 stations service ce matin pour permettre l'approvisionnement des services à caractère prioritaire, les secours et les urgences. Pour l'heure aucune décision du même type n'est décidée pour la Bretagne.