Apiculture. Aller plus vite que la mortalité des abeilles

Publié le par Carland

5178652495_1563f3076e.jpg150 apiculteurs ont participé aux réunions organisées par l'Association nationale des éleveurs de reines et des centres d'élevages apicoles (Anercea), à Saint-Jacut-de-la-Mer. Parmi eux, Ludovic Fauvel, apiculteur professionnel installé à Saint-Jean-sur-Vilaine (35), près de Vitré, qui est le président de la commission apiculture au sein du groupement d'intérêt économique (GIE) Lait-viande de Bretagne. Et Raymond Emeillat, chargé de l'animation de cette commission.

Que représente l'activité apicole en Bretagne?
Ludovic Fauvel: En Bretagne, on dénombre environ 55.000 ruches (NDLR: soit environ 5% du cheptel national recensé), pour 4.500apiculteurs, dont 140 professionnels, qui détiennent la moitié des ruches.

Quelles évolutions avez-vous observées ces dernières années?
L.F.: En France, on consomme de façon constante 40.000 tonnes de miel par an. En 15 ans, la production a diminué de moitié, en raison de la surmortalité des colonies. En Bretagne, on note actuellement 30% de pertes annuelles, contre 5à 10% de mortalité naturelle. Une apicultrice de Saint-Brieuc a même déploré 95% de pertes! Cette évolution est due principalement aux changements environnementaux, notamment le renforcement du dosage des produits phytosanitaires et la généralisation des semences enrobées.

Quelles solutions préconisezvous?
L.F.: Il faut aller plus vite que la mortalité des abeilles. Les pratiques apicoles peuvent être améliorées, mais au vu de la proportion de mortalité, c'est d'abord la qualité environnementale qu'il faut restaurer, en diminuant l'usage des pesticides. Raymond Emeillat: On peut également sélectionner des abeilles plus résistantes. D'où l'intérêt de s'intéresser à la notion d'élevage de reines. En agriculture, l'usage de couverts végétaux mellifères est une piste à développer.

On dit que les abeilles se réfugient en ville. Qu'en est-il?
L.F.: L'abeille n'est pas faite pour vivre en ville. Mais c'est vrai que la diversité florale permanente dans les parcs et les ronds-points entretient la dynamique de pollinisation, alors que la disparition des talus en campagne accentue les trous de miellée.

Sans abeille, l'Homme pourra-t-il encore se nourrir?
R.E.: Si les abeilles disparaissent, les fruits et légumes disparaîtront également. L'Homme pourra toujours cultiver du riz, du maïs ou des pommes de terre, qui sont des végétaux autopollinisés.

Publié dans Ecologie

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