Education : la grève du 93 s'étend....

Publié le par Carland

Des professeurs et élèves de Seine-Saint-Denis sont en grève contre la suppression de postes d’enseignants. Un mouvement à élargir à l’échelle nationale.

Suite à la grève de la fonction publique, jeudi 21 janvier, les enseignants des lycées Jean-Jaurès à Montreuil et Flora-Tristan à Noisy-le-Grand avaient décidé de se mettre en grève, dès le lundi 25.

Le 1er février, les professeurs et élèves du collège et du lycée Henri-Wallon d’Aubervilliers se mettaient en grève illimitée et ont été rejoints, au cours de la semaine, par douze autres établissements (Aubervilliers, Pantin, Saint-Denis, Bobigny, Dugny, Drancy, Montreuil). Après s’être rassemblés à plus 200 devant la mairie d’Aubervilliers, jeudi 4 février, les grévistes se sont retrouvés en assemblée générale et ont décidé d’amplifier le mouvement. Toute la
semaine, des délégations des établissements en grève ont parcouru le secteur pour étendre la mobilisation. Résultat : mardi 9 février, plus d’une trentaine d’établissements du secondaire et de nombreuses écoles se déclaraient en grève et plus de 500 personnes se rassemblaient dans le froid devant la mairie de Saint-Denis. Signe du succès du mouvement, à l’AG des établissements qui s’est tenue dans la foulée, le Snes académique a proposé, pour jeudi 11 février, une journée de grève et une manifestation à Paris, de l’Odéon au ministère. Pari tenu pour les grévistes !

L’extension rapide du mouvement, soutenu par le Snes, la CGT Éducation, SUD, la CNT et la FCPE, montre l’ampleur d’un ras-le-bol aux nombreuses raisons : mauvaises conditions de travail et d’enseignement, classes surchargées, personnels non remplacés, précarité toujours plus grande, absence totale de formation pour les futurs enseignants, mise en place de la réforme Chatel, etc. Alors que le nombre d’élèves remonte, l’annonce de la suppression de 16 000 postes à la prochaine rentrée, s’ajoutant aux 80 000 postes supprimés depuis cinq ans, est au cœur du problème.

Si le mouvement reste encore localisé à la Seine-Saint-Denis, si la mobilisation est variable d’un établissement à l’autre, se greffant souvent sur des problèmes locaux, la colère est réelle et profonde. Ilne s’agit plus de se battre contre telle ou telle réforme, mais contre un système cohérent qui s’applique de la maternelle à l’Université et qui ne vise rien d’autre que la destruction du service public d’éducation.

Les enseignants entrés en résistance ont bien conscience que le pari de se lancer dans la lutte est périlleux mais aussi qu’ils n’ont plus rien à perdre. Ils espèrent que la prise de conscience de leurs collègues et la réactivité de leurs syndicats, dans un contexte électoral, pourra aboutir à un élargissement rapide du mouvement à l’échelle nationale. La stratégie syndicale de grève à répétition sans lendemain a montré ces dernières années son inefficacité et seul un mouvement tous ensemble et dans la durée peut permettre la victoire.

Anne Lafran

Source : http://www.npa2009.org/content/education-la-gr%C3%A8ve-du-93-s%C3%A9tend

Publié dans Education

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S
<br /> <br /> Sensible à ce constat, que je fais comme vous, que toutes réformes du ministère de l'Education Nationale vise, à terme, à réduire les missions de l'école publique au profit de la formation des<br /> élites. Triste constat... La jeunesse est pourtant l'avenir de toute société, ce devrait être une urgence, une priorité dans les mentalités comme dans les budgets...<br /> <br /> <br /> <br />
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