CGT Pôle Emploi : Quand on veut noyer son chien…

Publié le par Carland

cgt logoDepuis plusieurs mois, et singulièrement depuis que le DG a annoncé les suppressions de poste(1500 CDD, 300 CDI) les directions régionales mettent les bouchées doubles pour se débarrasser des précaires en CDD ou contrats aidés et ne sont pas regardantes quant à la manière de faire.

La directrice régionale et la DRH de Pôle emploi en Bretagne ne sont pas en reste et vont pouvoir viser une place sur le podium des régions en matière de dégraissage d’effectifs, avec la palme de l’efficience pour l’énergie déployée.

La direction régionale n’assume pas ses responsabilités et obligations. Pour la CGT tous les précaires de Pôle emploi doivent être titularisés, un CDI pour tous devant cependant être assorti d’un engagement de la direction à stopper définitivement le recrutement de précaires.

Ce n’est pas le chemin que prend aujourd’hui le DG et il faudra élever le rapport de forces pour l’y contraindre. Au contraire, la direction choisit de résoudre le problème de la précarité… en se débarrassant des précaires.

C’est honteux et doublement scandaleux quand il s’agit de collègues qui ont enchaîné des contrats successifs, à l’ANPE, puis à Pôle emploi, pendant 5 ans ou plus, et dont plusieurs ont plus de 55 ans.

8 situations de ce type ont été répertoriés en Bretagne. Il serait facile à la Directrice régionale de leur trouver des solutions durables si elle en avait seulement la volonté.

- Mais la DR n’assume pas ses responsabilités à l’égard de ces collègues qui ont occupé pendant de longues années des postes tenus normalement par des titulaires et qui ont assuré des fonctions correspondant à des emplois permanents de l’Etablissement. La DR doit reconnaître cela, ainsi que le service rendu par ces agents.

- Mais la DR ne remplit pas ses obligations d’insertion dans un emploi durable. Tutorat, formation, accompagnement, suivi après le contrat aidé : la plupart du temps ces engagements ne sont pas tenus ou alors à la marge. Il est plus facile et rentable de « coller » ces collègues à la production, charge à eux d’apprendre et de se débrouiller tous seuls, sur le tas.

La direction ment de manière éhontée

La DR veut faire croire que les contrats aidés n’auraient pas vocation à rester durablement dans l’Etablissement, qu’elle n’aurait aucune obligation d’insertion à l’interne, alors que l’Instruction DG toujours en vigueur stipule « les agents sous contrat de travail aidé bénéficient, pendant la période de leur contrat, d’un accompagnement particulier et de formations spécifiques visant à assurer leur insertion professionnelle au sein de Pôle emploi, ou à l’extérieur ». (1)

La DR veut faire croire qu’elle a rappelé dans une note d’octobre 2010 les obligations et engagements à l’égard des contrats aidés ? Faux-semblant ! Cette note sur l’accompagnement, le tutorat, le suivi n’est pas appliquée. Les agents en contrats aidés ne sont pas plus aidés pour leur insertion durable à l’interne ou à l’extérieur. Et comment le seraient-ils, dans une situation de sous-effectif chronique et en augmentation, où les agents titulaires sont bien en peine de les encadrer et eux-mêmes utilisés à plein à la production ?

La DR veut faire croire que des propositions de prestations ou d’emploi sont faites aux collègues. Rappelons que nos prestations sont des moyens et pas une fin en soi et qu’elles sont sans effet quand elles sont proposées à contre - temps ou imposées sans tenir compte du besoin réel, pour faire semblant de s’occuper du problème.

Quant aux offres parlons-en ! On l’a vu à Loudéac pour notre collègue Martine, et dernièrement à Quimper pour Elisabeth, la direction commence à s’agiter sur ce terrain… en même temps qu’elle annonce aux intéressées la non reconduction de leur contrat, donc au dernier moment, et même le plus tard possible.

Et quelles offres ! Quelques maigres propositions qu’on peut compter sur les doigts d’une main : des contrats aidés 20 h / semaine (le CAE n’est plus possible à Pôle emploi, mais il l’est à l’extérieur !), des contrats très courts, des critères de formation ou d’expérience auxquels les collègues ne correspondent même pas.

La direction culpabilise les précaires et les rend responsables de leur situation

Mais la direction ne fait pas que se moquer des collègues avec ces propositions inacceptables, faites à la va-vite. Pour mieux se laver les mains, elle cherche à les culpabiliser et à les rendre responsables de leur nouvelle situation de chômeurs.

Les collègues se retrouveraient dans cette mauvaise position, parce qu’ils auraient refusé des propositions de prestations ou d’emploi. Au passage la direction « oublie » les motifs légitimes des collègues pour ne pas accepter ces propositions qui ne leur correspondent pas.

Et comme ça ne suffit pas, sans doute, la direction invente même des refus imaginaires… Au final la direction cherche à insinuer que nos collègues ne cherchent pas à s’en sortir et que c’est de leur faute s’ils se retrouvent dans cette situation-là.

Quand on veut se débarrasser de son précaire, on dit qu’il ne s’inscrit pas dans une « démarche constructive de recherche d’emploi » (2)

La direction traite les précaires comme des chiens et n’hésite pas à les menacer

Sans doute pour éviter les réactions, la direction prévient au dernier moment nos collègues précaires de la non reconduction de leur contrat, les laissant dans l’incertitude et l’angoisse. Elle les vire sans scrupule après les avoir exploités sans vergogne : c’est bien pratique les CDD à l’accueil peu ou pas formés, ça ne coûte pas cher les CAE qui travaillent comme des titulaires !

Quand en plus ils ont le toupet de vouloir s’incruster en continuant à venir sur leur site réclamer du travail, la direction n’hésite pas à leur envoyer l’huissier pour constater leur présence soi-disant illégale à leur poste de travail et les menace de représailles. (3)

Le cynisme intolérable de la direction de Pôle emploi n’est pas sans rappeler celui du patronat. Tout le monde se souvient des propos de Laurence Parisot pendant la bataille (gagnée !) du CPE : « la vie, la santé, l’amour sont précaires ; pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? ».

Face à ce cynisme et soi-disant fatalité, la CGT fait sienne la réplique que lui avait renvoyée, entre autres arguments, un inspecteur du travail bien connu : « ça fait des milliers d’années que l’homme civilisé s’évertue au contraire à sortir de la précarité et recherche la sécurité ».

La CGT est déterminée à continuer ce combat contre la précarité, pour la titularisation de tous les CDD et contrats aidés. Si nous ne le menons pas, tous ensemble, comment défendrons-nous demain les emplois des titulaires quand la direction décidera de s’y attaquer ?

(1) Instruction DG relative aux recrutements en contrats aidés au sein de Pôle emploi – réf PE_RH_2009_234 – 24.12.09

(2) « La réussite implique de vous inscrire dans une démarche constructive de recherche d’emploi. Notre engagement sera bien sûr à la hauteur de votre mobilisation pour réussir cet accompagnement » (courrier DR à Martine de Loudéac 29.10.10)
« La réussite implique une participation active dans une démarche constructive de recherche d’emploi » (courrier DR à Elisabeth de Quimper le 14.02.11). Grâce au copier - coller la directrice régionale peut même administrer des leçons de morale à la chaîne.

(3) 3 constats d’huissier pour Lydie à Concarneau en septembre, 5 à Quimper pour Elisabeth la semaine dernière. La DR écrit le 2 mars à la CGT que si « elle ne cessait pas de perturber , par sa présence, le fonctionnement de l’agence, nous serions contraints d’envisager un processus qui pourrait entraîner des conséquences préjudiciables à ses intérêts

Le 08.03.11

Source : http://www.cgt-pole-emploi-bretagne.fr/?p=816

Publié dans Chômage & précarité

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article