Des dettes et des ânes (Insurgente)

Publié le par Carland

arton11409-2fc77.jpgUne histoire aussi vraie que la vie elle-même

Un jour, on demanda à un éminent expert en Finances d’expliquer cette crise économique d’une façon simple pour que Monsieur Tout-le-Monde puisse en comprendre les causes.

Voici son explication.

Un individu se présenta un beau jour dans un village où il n’avait jamais mis les pieds auparavant et il offrit, à tous ses habitants, 100 € pour chaque âne que ceux-ci voudraient bien lui vendre.

Une bonne partie des habitants lui vendirent aussitôt leurs ânes.

Il revint le lendemain dans ce même village et offrit un prix encore plus élevé, soit 150 €, pour chaque âne, et une fois encore une grande partie des habitants lui vendirent leur âne.

Les jours suivants, il offrit 300 € et les habitants qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants.

Constatant qu’il ne restait plus un seul âne dans le village, il offrit 500 € par tête en faisant savoir qu’il passerait les acheter dans huit jours et il quitta le village.

Mais le lendemain, il envoya sur place son associé avec les ânes qu’il avait achetés dans ce même village et avec ordre de les proposer à 400 € l’unité.

Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois achetèrent ses ânes à 400 € par tête et celui qui n’avait pas assez d’argent en emprunta. Au bout du compte, les habitants du village achetèrent tous les ânes du canton.

Comme il fallait s’y attendre, cet associé disparut tout comme avait disparu son collègue et plus jamais on ne les revit.

Résultat : le village se retrouva plein d’ânes et endetté jusqu’au cou.

Telle est l’histoire que raconta cet expert en Finances.

Observons la suite des évènements.

Ceux qui avaient emprunté de l’argent ne pouvant plus revendre leurs ânes furent dans l’incapacité de rembourser leur emprunt. Et ceux qui avaient prêté l’argent vinrent se plaindre auprès de la Municipalité en expliquant que s’ils ne rentraient pas dans leurs fonds, ils seraient ruinés et que, comme ils ne pourraient plus continuer à prêter de l’argent, c’est tout le village qui connaîtrait la ruine.

Pour que les prêteurs ne se retrouvent pas en banqueroute, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour payer leurs dettes, le donna aux prêteurs. Mais ces derniers, même après avoir retrouvé une grande partie de leurs fonds, ne firent pas un trait sur les dettes des habitants du village lequel continua à être tout aussi endetté qu’avant. Le Maire dilapida le budget de la commune laquelle se retrouva également endettée. Alors il se tourna vers les autres communes et leur demanda de l’argent, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient pas l’aider parce que puisqu’elle était ruinée, elles n’étaient pas sûres de pouvoir récupérer les sommes qu’elles lui prêteraient.

Résultat :

- Les petits malins du début de l’histoire sont pleins aux as.

- Les prêteurs ont vu leurs gains assurés et, désormais, un tas de gens leur verseront les remboursements d’emprunts avec les intérêts et ces prêteurs auront, en outre, un titre de propriété sur des ânes désormais dévalués avec lesquels jamais les habitants du village ne parviendront à éponger la totalité de leurs dettes.

- Beaucoup de gens sont ruinés et ont définitivement perdu leur âne.

- La Mairie est également ruinée.

Résultat, mais est-ce le dernier ?

Pour résoudre tout ça et sauver le village, la Mairie baissa le salaire de ses fonctionnaires.

(pas de nom d’auteur)

Texte espagnol :
http://www.insurgente.org/index.php...

traduction M. Colinas

Source : http://www.legrandsoir.info/Des-dettes-et-des-anes-Insurgente.html

Publié dans Economie

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