M-real : UN COLLECTIF UNITAIRE PROMETTEUR

Publié le par Carland

Et pourquoi on entend pas parler d'eux. Et pourquoi on ne se bouge pas le cul pour aller virer les voyous qui leur servent de patrons... Parce qu'on a peur de virer les quelques voyous qui se sont autodécrètés nos "patrons"....

 



Personne ne s'y attendait : 90 un matin en semaine pour lancer le « collectif pour le maintien et le développement de l'emploi », dont 70 collègues venus sur leurs repos ! Les médias ne s’y sont pas trompés, c’est parti pour le bras de fer: à l’initiative de la CGT, la CGC s’associant, MRC,NPA, PCF, PRG, PS, Verts sont là, ainsi que les élus des environs.

A Alizay (entre Louviers.et Rouen), il y a encore 10 mois, on était 415 à sortir de cette énorme structure fumante environ 300 000 tonnes de pâte et autant de papier par an, grâce à 5 équipes qui travaillent en continu (soit un week-end libre par mois). Mais après l’arrêt technique normal de février, avec 30 000 tonnes d’avance dans les magasins, la production de pâte n’a pas redémarré. Les ouvriers ont été occupés à des travaux de maintenance ou mis en formation, alors ça n’a pas vraiment inquiété. Mais mois après mois, le redémarrage a été repoussé, pour aboutir en septembre au chômage partiel de 60 personnes. Du fait de la pression syndicale, et plus encore de la volonté du groupe finlandais de ne pas faire de vagues tandis qu’il tentait de vendre le site, la perte de revenu est restée limitée à 10% du brut, et l’arrêt prolongé jusqu’au 31 décembre. Or le redémarrage suppose de lancer pour 3 millions d’euros de travaux, et rien ne vient. Alors, les étrennes pourraient avoir une gueule de plan dit « social ».

« Pourtant nous avons hésité à prendre cette initiative», explique notre camarade Thierry Philippot, le secrétaire du CE, « mais il est plus que temps si on veut enrayer la machine infernale !»

En effet, depuis des mois, on marche sur la tête : alors que la force du site, c’est d’être une unité de production intégrée, la machine à papier tourne avec de la pâte recyclée amenée d'Angleterre par 30 camions/ jour. Mais la MAP a continué à tourner, et il a été difficile de convaincre les opérateurs qu’ils sont concernés par ce qui se passe en face. Pourtant, si la combustion des résidus de bois ne fournit plus l’énorme quantité d’énergie nécessaire à la marche des deux unités de production, il faut comme en ce moment l’acheter à EDF. Donc, si la pâte ne redémarre pas, ce sera la fin du site d’ici deux ans. Tout le monde est bien dans le même bateau, et pas seulement les 150 emplois directement concernés (production, maintenance et administratifs). Avec les emplois indirects, en particulier chez les forestiers, ça fait au moins 3 fois plus.

 

Mais comme le relevait le bulletin d’entreprise du NPA le mois dernier, les hauts responsables ont une marge de manœuvre que les simples travailleurs n’ont pas : ainsi la DRH s’est reconvertie en responsable régionale à… Pôle emploi ! D’autres partent avec le parachute de la GPEC (contrat suspendu pendant 18 mois « d’essai »), empochent les aides en spéculant sur un PSE pour en palper davantage encore.

« C’est clair, nous n’avons pas les mêmes intérêts que ces cadres-là : pas les mêmes augmentations, moins de jours de congés, et surtout pas les mêmes chances de retrouver un boulot. Pour nous, il n’y a vraiment qu’une carte à jouer : la lutte collective, solidaire, pour garder notre emploi d’abord et en priorité, et si ça tourne vraiment mal, pour vendre notre peau le plus chèrement possible. »

Pour le collectif unitaire, les objectifs sont clairement définis dans une pétition à vocation de masse: «redémarrage immédiat de l’usine de pâte, maintien de tous les emplois tant pour les embauchés que pour les sous-traitants, de nouveaux investissements rapides sur le site (station de désencrage, chaudière Biomass, fabrication de granulés de chauffage …). Des illusions existent sur le résultat des rencontres avec les pouvoirs publics.  Le NPA fera lui tout son possible pour faire vivre la mobilisation, à la fois dans la boîte et à l’extérieur. Dans une région touchée de plein fouet par les licenciements, cette mobilisation peut peut-être aider à coordonner les actions de résistance.

Source : http://cgt-egp-dreux.over-blog.com/article-m-real-un-collectif-unitaire-prometteur-39804965-comments.html#c

Publié dans Luttes

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