Le bras d’honneur de l’Ecofin aux manifestations françaises
En revanche ils n’ont pas trouvé d’accord sur le principe d’une taxation des transactions financières. D’après les comptes-rendus de la presse, la France et l’Allemagne se seraient heurtées au refus de la Suède et des Pays-Bas. Mais au-delà des effets de manche auxquels Nicolas Sarkozy nous a habitués, Attac doute fortement de la réelle volonté politique des gouvernements français et allemand d’imposer à l’industrie financière une taxation des transactions. La déclaration de Christine Lagarde à l’issue de l’Ecofin illustre cette absence totale de conviction : « c’est techniquement faisable. C’est ce que disait d’ailleurs le FMI, c’est pratiquement difficile, c’est politiquement souhaitable et c’est financièrement aléatoire ». [1]
A l’heure où les agences de notation et les spéculateurs exigent l’austérité généralisée en Europe, il est plus que jamais nécessaire de désarmer la finance, en commençant par une taxation de l’ensemble des transactions financières. Le gouvernement français tient un double langage : en même temps qu’il fait mine de promouvoir une taxe sur la finance pour plaire à l’opinion publique, il impose sa réforme des retraites pour rassurer les marchés financiers. Les mobilisations sociales et citoyennes des jours et semaines à venir devront le faire changer de route.