Gaz et électricité : la privatisation entraine l'explosion des factures en litige

Publié le par Carland

Dans ce reportage qui date de quelques années, sont expliqués les buts et les moyens employés pour transformer le service public de l'énergie en machine à sous pour les actionnaires.

Le rackett des usagers était annoncé !


Depuis l'ouverture du marché il y a trois ans, l'association de consommateurs Que Choisir note de plus en plus de problèmes chez les abonnés.

Les compteurs s'affolent ! Des abonnés parlent de surfacturation. Entre les estimations et les relevés, l'écart laisse parfois songeur. Face aux prestataires historiques EDF et Gaz de France (GDF), de nouveaux acteurs sont rentrés dans le jeu depuis le 1er juillet 2007: Direct Énergie, Powéo... L'activité d'acheminement et de mise en réseau reste sous monopole d'EDF et GDF.

Petit tour du Finistère avec quelques exemples pointés par L'Union fédérale des consommateurs-Que Choisir. « Nous avons des consommateurs frappés de la double peine, qui font face à des situations de surendettement, menacés de coupure et qui ne peuvent faire autrement car, aujourd'hui, on a le tout électrique » souligne Jean-Pierre Osmas, président de l'antenne quimpéroise de l'association.

Compteur gaz défectueux

Dans le Sud-Finistère, un client qui a fait une demande d'aide au fonds solidarité logement du conseil général, qui bénéficie du tarif spécial solidarité gaz naturel, se voit réclamer une somme de plus 1 080 €. Les services de GDF ont constaté un dysfonctionnement sur le compteur gaz de 2005 à 2009. Le gazier demande à l'abonné de régler. « Or, le compteur appartient à GDF, la maintenance du compteur incombe à GDF » soutient Jean-Pierre Osmas. « GDF réclame le règlement de 1 080 € sur deux mois, alors que l'abonné très fragile financièrement ne peut payer. Cela représente deux fois la facture sur deux ans par échéancier prévu par GDF. »

Surfacturation

« Aujourd'hui, les facturations passent par un sous-traitant qui se trouve au Havre, tandis que les dossiers sociaux se trouvent à Lyon. C'est la galère » explique l'UFC, « car, par ce système il est très difficile de joindre les services. » L'association pointe des écarts importants entre les estimations des factures d'électricité et les relevés réels. Ce qui fait débourser de l'argent à l'abonné par avance et « créé de la trésorerie à EDF. On a par exemple une facture à 190 € le 19 mai 2009 chez quelqu'un de Brest et deux mois plus tard, avec le relevé réel, la facture se monte à 29,30 €. » Idem chez des abonnés quimpérois. Pour Que choisir, près de 90 % des litiges proviennent de surfacturation.

Le photovoltaïque

Des sociétés démarchent des particuliers en leur faisant miroiter une opération financièrement blanche pour l'installation de panneaux photovoltaïque. « Ca vous coûtera zéro centime entre les primes et le rachat de l'électricité, disent les vendeurs ! Mais attention » poursuit Jean-Pierre Osmas, « toutes les personnes qu'on a incitées à faire du photovoltaïque sont dans la panade. »

 

Christian GOUEROU.

Publié dans Services Publics

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