Ambiance houleuse devant le siège de l'AP-HP

Publié le par Carland

Quelque 1.000 salariés de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris se sont rassemblés vendredi devant son siège à Paris

Ils veulent dénoncer les projets de restructuration et les suppressions d'emplois envisagés  par la direction de l'AP-HP.

Les manifestants, réunis à l'appel d'une intersyndicale CFDT, CFTC, FO, SUD, CGT, ont été refoulés par les forces de l'ordre alors qu'ils tentaient d'entrer dans le bâtiment occupé depuis jeudi à la mi-journée par des grévistes.

Les syndicats ont sollicité un entretien avec le directeur général de l'AP-HP, Benoît Leclercq, dont la direction a indiqué qu'il aurait lieu dans la journée dans le cadre d'un comité technique central d'établissement, qui était déjà prévu. Le ministère de la Santé a démenti une information publiée sur le site de Libération citant une source élyséenne, selon laquelle Benoît Leclercq venait d'être limogé.

Des personnalités politiques candidates aux élections régionales ont été aperçues, notamment Olivier Besancenot (NPA), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), et la première adjointe au maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, qui a été huée par certains manifestants. Le député socialiste Jean-Marie Le Guen, président du conseil d'administration de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a apporté vendredi son soutien aux salariés.

Dans un communiqué, le groupe PCF-Parti de gauche du Conseil de Paris s'est dit  "100% solidaire" de cette action, jugeant "indispensable que la Mairie de Paris exerce une pression maximale sur la direction de l'AP-HP et tape du poing sur la table pour obtenir un moratoire sur les restructurations et les milliers de suppressions d'emplois prévues".

Bertrand Delanoë, maire PS de Paris et président du Conseil d'administration de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a jugé vendredi que le responsable était le gouvernement qui "a mis le feu" avec l'annonce de 4.000 suppressions d'emplois. "Le désarroi des professionnels de l'AP-HP est total", a jugé le maire de Paris, avant d'ajouter: "Non seulement la concertation a été largement insuffisante avant ces annonces  mais depuis le gouvernement se tait et laisse les personnels dans la plus grande incertitude ou pire se contredit, de manière bien peu crédible à la veille d'élections régionales".

Deux responsables hospitaliers retenus par des syndicalistes
Les directrices de l'hôpital Emile-Roux de Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne, et du groupement hospitalier Henri-Mondor de Créteil sont retenus dans les bureaux de l'hôpital Emile-Roux depuis 11h vendredi par des représentants de Sud, a annoncé l'hôpital dans un communiqué. "Le syndicat Sud santé a séquestré la directrice de l'établissement, Sabrina Lopez, et Martine Orio, directrice du groupement hospitalier Henri-Mondor", selon le communiqué, confirmant une information du Parisien.

Cet événement est survenu à l'issue "d'une séance de négociation" concernant le mouvement de grève déclenché par Sud depuis un mois pour protester contre le transfert de deux services de Emile-Roux vers l'hôpital Henri-Mondor, précise le communiqué.

3 à 4000 emplois supprimés d'ici 2012 ?
La direction, qui vise entre 90 et 100 millions d'économies par an d'ici à 2012 pour revenir à l'équilibre budgétaire, veut regrouper autour de 12 groupes hospitaliers ses hôpitaux franciliens aujourd'hui au nombre de 37, un projet qui pourrait entraîner la  suppression de 3 à 4.000 emplois d'ici 2012. L'AP-HP, qui emploie 92.000 personnes, compte également 676 services cliniques.

Dans un communiqué, l'intersyndicale déclare refuser "des restructurations  menées sur la seule logique comptable (...) sur le dos des malades et des  personnels". Cette restructuration, selon elle, se traduirait par 300 millions d'euros d'économie d'ici 2012.

Aussi, l'intersyndicale "exige" notamment l'arrêt immédiat de la fermeture de nombreux hôpitaux de l'AP-HP, du plan social de suppressions d'emploi,  qu'elle chiffre à 5.700, et le maintien de l'offre de soins sur  l'Ile-de-France. Outre l'entretien avec M. Leclercq, les syndicalistes ont également réclamé  une entrevue immédiate avec le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë.

Source : http://info.france2.fr/france/ambiance-houleuse-devant-le-siege-de-l-ap-hp-61718287.html

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