Algues vertes - Tourisme... Après le lisier les algues. Après les algues la désimformation... Et la pollution conrtinue. Merci Fillon

Publié le par Carland

Publié sur L'exellent site Morlaisien le Petit Blanquiste

L'année dernière - alors que le gouvernement espèrait encore recueillir un bénéfice électoral de sa démogagie "écolo" - on avait eu le droit à la visite du Premier ministre sur une plage sinistrée par les algues vertes dans les Côtes d'Armor... Sans pour autant que la loi du silence qui prévaut en Bretagne depuis trente ans ne soit enfreinte : François Fillion voulait bien que l'Etat contribue au ramassage des algues mais la question des causes et des remèdes ne serait pas posée.

CRT.JPGCette année, dans la même logique schizophrène [1], le comité régional du tourisme (CRT) a mis sur pied une formation destinée aux hôteliers et propriétaires de gîtes. Le but ? Qu'ils puissent apporter les "bonnes réponses" aux touristes légitimement inquiets de la mauvaise réputation croissante des plages bretonnes.

Pour ce faire, le comité s'est payé les services d'une agence de communication parisienne qui lui a concocté un argumentaire ad hoc.

"Avec des mots simples" nous dit-on. Du genre : "les algues vertes dans l'eau sont inoffensives, elles sont mêmes comestibles". Bien sûr, et personne ne dit le contraire car c'est leur prolifération qui pose problème et non les algues en elles-mêmes ! [2]

Pollution visuelle ? Odeurs fétides ? Bain dans une mer engluée d'algues ? Le CRT ne connaît pas ! Il n'a qu'un objectif : "tourner la page de la peur et de l'émotion". Nous sommes tellement fragiles et irrationnels !

Enfin, pour faire bonne mesure dans sa mauvaise foi, le CRT cautionne la version selon laquelle l'origine des algues vertes serait "un dérèglement écologique d'origine à la fois agricole et urbaine". Comme le relève Le Télégramme c'est une manière de ménager l'agriculture polluante.

Ramasser, ramasser, toujours ramasser...

Le plan de lutte contre les algues vertes, que le gouvernement a présenté début février, est principalement axé sur la collecte et le traitement des algues, avec notamment la création de trois plates-formes de compostage d'ici à 2011, dans les Côtes-d'Armor.

Le budget de l'opération se monterait à 134 millions d'euros sur cinq ans.

Le gouvernement mise aussi sur "la reconquête des zones naturelles" et la "dénitrification", c'est-à-dire la réduction des apports d'azote par les agriculteurs (l'objectif serait d'atteindre un taux de nitrates compris entre 10 et 25 mg par litre d'eau) ; mais selon Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, il faudra compter "au minimum 10 à 15 ans" pour régler complètement le problème de la prolifération des algues vertes...

Le porte-parole de l'association Eaux et Rivières de Bretagne a bien résumé la situation : "Le curatif (le ramassage des algues sur les plages) ira très vite, mais tout ce qui est préventif est remis à plus tard".

Pour 2010, le préfet des Côtes d'Armor s'est voulu rassurant. "Pourtant, à y regarder de plus près, il semble bien que l'État soit aujourd'hui en train de gérer l'urgence", écrit Le Télégramme (9 juin).

Un coût sans cesse croissant pour le contribuable

Selon la chambre régionale des comptes de Bretagne, le volume des algues ramassées a augmenté de 27.150 à plus 60.500 m3 entre 2007 et 2009, entraînant des coûts de ramassage et de traitement pour les collectivités bretonnes en augmentation de 345.063 à plus de 800.000 euros.

Pour cette année, à elle seule, la communauté d'agglomération de Lannion Trégor (Côtes d'Armor) estime que les algues ramassées atteindront les 35.000 tonnes contre 26.000 en 2009 ; depuis début mai, 7.000 tonnes avaient déja été collectées.

Parallèlement, les coûts devraient passer de 400.000 euros à 1,4 million d'euros, ceux-ci incluant désormais le coût de traitement des algues dans des stations prévues à cet effet, comme l'exige le plan de l'Etat. Le même Etat qui annonce limiter sa participation financière à 700.000 euros !

Autrement dit, les communes vont devoir ramasser plus et payer une part non négligeable du traitement.

Au ministère de l'Ecologie, on compatit : d'ici à la fin de l'année, on va demander au préfet de région de tirer  "le bilan des opérations de nettoyage pour voir s'il y a effectivement un dérapage des coûts" (Le Figaro, 4 juin). En attendant, le Comité régional du tourisme continuera d'exercer son action psychologique... [3]

Certains maires et élus départementaux ne manquent pas de protester contre la situation qui leur est ainsi imposée. Que ne démissionnent-ils pas collectivement pour mettre l'Etat devant ses responsabilités ? [4]

JPD

[1] Schizophrénie : psychose caractérisée - entre autres - par une perte de contact avec la réalité.

[2] L'association Sauvegarde du Trégor a réagi à la campagne de désinformation du CRT. Ce 12 juin, au cours d'une rencontre sur la plage de Saint-Michel-en-Grève(22), elle a produit des analyses de prélèvements effectués entre 2003 et 2005, en amont et en aval de l'embouchure du cours d'eau Le Roscoat.Il en ressort le constat d'une prolifération des bactéries quand les eaux entrent au contact des algues en milieu aqueux marin. Pour Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor, "si la baignade dans des zones touchées par les marées vertes ne présente pas de danger mortel, elle est loin d'être inoffensive. Ceux qui affirment le contraire sont aussi ceux qui ont nié, des années durant, le danger de l'hydrogène sulfuré qui émane des algues en putréfaction". (Le Télégramme, 13/06)

[3] Répondant aux voeux du Conseil régional de Bretagne, le CRT vient de mettre en place "une nouvelle stratégie de marketing, mieux adaptée aux moyens de communication actuels".  Une "cure de rajeunissement" qui coutera 700.000 euros "pour que la Bretagne soit dans la ligue des champions des destinations touristiques" !!!  (Le Télégramme, 23 mai 2010)

[4] L'État n'apportera pas de financement supplémentaire pour le ramassage des algues vertes sur les plages de Saint-Michel-en-Grève, Plestin-les-Grèves, Tréduder et Trédrez-Locquémeau. Ces quatre communes avaient déposé un recours gracieux auprès du préfet, estimant que les moyens financiers alloués étaient insuffisants pour le ramassage et surtout le traitement des algues. Mais la réponse est négative. Les communes étudient maintenant la possibilité de saisir le tribunal administratif.

Source : http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2010/06/15/art-174.html

Publié dans Ecologie

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