L’Italie légalise les milices, une dérive fascisante ?
Un symptôme de la dérive fascisante de l'Italie
Cette loi institutionnalise un pouvoir de coercition relevant de la sphère privée. C'est une dérive dangereuse pour une société dite « démocratique » car la seule garantie d'un ordre juste, c'est le fait que cet ordre relève du domaine public, donc sous la responsabilité collective et avec la légitimité du peuple.
Lien avec la vidéo du ministre de l'intérieur Roberto Maroni, qui explique sa loi
Le fait de faire reposer sur des groupements privés - qui n'ont de légitimité que leur caractère volontaire - donc des groupements autoproclamés ayant pour objectif une certaine forme de contrôle social, ramène l'Italie au temps des ligues qui dictaient « leur » loi dans la « jungle » de la rue. L'opposition italienne stigmatise ainsi les défaillances d'un Etat qui abandonne officiellement une parcelle de la force publique, un abandon qui ne fait aucun doute lorsqu'on sait que le gouvernement diminue les crédits des forces de l'ordre italiennes, comme s'en offusquent les syndicats de Police italiens. En clair, l'Italie externalise sa sécurité en opérant ce transfert du public au privé.
Des milices au service de la criminalisation des immigrés
La perplexité est de mise enfin, quand on apprend que ces rondes, dixit le Vatican, se font un point d'honneur à dénoncer « des étrangers suspects »... Une dénonciation des sans-papiers désormais obligatoire dans un autre article de cette même loi, sous peine d'amende. Un vaste mélange donc, qui assimile sans-papiers, immigrés et délinquants.
Les Italiens n'ont manifestement pas besoin d'un ministère de l'Identité nationale pour concurrencer l'esprit d'initiative français en la matière. A bon entendeur.
Source : http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/l-italie-legalise-les-milices-une-56046